Le clip vidéo « Despacito » de Justin Bieber a établi un record en avril 2018 en devenant la première vidéo à atteindre cinq milliards de vues sur YouTube. Ce faisant, « Despacito » a atteint une étape moins célèbre : il a consommé autant d’énergie que 40 000 ménages en un an. Les serveurs informatiques, qui stockent les données du site web et les partagent avec d’autres ordinateurs et appareils mobiles, créent la magie du monde virtuel. Mais chaque recherche, clic ou vidéo en streaming fait fonctionner plusieurs serveurs. Une recherche Google pour « Despacito » active des serveurs dans six à huit data centers à travers le monde, consommant ainsi des ressources énergétiques très réelles.

La consommation énergétique des data centers

Selon une étude réalisée par Anders Andrae, qui étudie les technologies de l’information et des communications durables pour Huawei Technologies Ltd, les data centers consomment aujourd’hui environ 2 % de l’électricité mondiale, ce qui pourrait atteindre 8 % en 2030,

Aux États-Unis par exemple, les data centers ont consommé 70 milliards de kWh d’électricité en 2014, soit la même quantité que 6,4 millions de foyers américains cette même année. Les data centers ont besoin d’électricité pour alimenter leurs serveurs, leurs équipements de stockage, leurs sauvegardes et leur infrastructure de refroidissement. La plupart des serveurs ont besoin de températures inférieures à 27 °C pour fonctionner et le refroidissement peut représenter jusqu’à 40 % de la consommation électrique des data centers classiques.

Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) est probablement l’un des plus gourmands en énergie. Le virage mondial vers les sociétés basées sur le cloud et la montée en puissance de technologies naissantes comme les réseaux 5G, la robotique, l’intelligence artificielle et les cryptomonnaies, signifie que la consommation d’électricité dans les data centers va continuer à augmenter.

L’empreinte carbone

La taille de l’empreinte carbone des data centers est facilement négligeable, parce que les sites d’hébergement des serveurs sont indéfinissables. Mais, la demande constante et croissante de connectivité signifie que l’énergie est de plus en plus acheminée vers ces data centers. Une grande partie de cette énergie est non renouvelable et contribue aux émissions de carbone. D’après Nature.com, les data centers contribuent à hauteur de 0,3 % aux émissions mondiales de carbone et le secteur des TIC dans son ensemble contribue pour plus de 2 %.

Aux États-Unis, on compte plus de 3 millions de data centers, soit environ un centre pour 100 habitants. La majorité de ces data centers est regroupée dans le comté de Loudoun, dans le nord de la Virginie. Des géants technologiques comme Amazon, Microsoft et Google y exploitent des data centers, et les responsables du comté affirment que 70 % du trafic Internet mondial passe par les data centers de la région.

Selon Greenpeace, seuls 12 % des data centers d’Amazon et 4 % de ceux de Google dans ce comté sont alimentés par des énergies renouvelables, malgré leur engagement à passer à une énergie 100 % propre.

Conclusion

La « création interminable de données » sur Internet explique pourquoi la demande d’électricité dans les data centers augmentera probablement à l’avenir. La vidéo 4k, les réseaux 5G, la formation en I.A., l’holographie et la cryptomonnaie sont quelques-uns des facteurs qui rendent les data centers plus énergivores.